Noël à Copenhague
Par Nathalie Moreau
À L'APPROCHE DE NOËL, Copenhague revêt ses habits de lumière. Une atmosphère magique et féerique s'empare de la ville. Alors n'hésitez plus à découvrir toute la chaleur de la capitale danoise.
Certains disent qu’au Danemark, Noël dure plus longtemps qu’ailleurs. Les pères Noël ne s’y sont pas trompés puisque depuis 45 ans, ils tiennent leur congrès à Copenhague… à la fin juillet ! Au programme, des questions essentielles telles que comment entrer dans les maisons alors qu’il n’y a plus de cheminées sur les toits ?
Les festivités commencent dès la mi-novembre avec la confection des cartes de vœux. Ici on ne les achète pas, on les fabrique. Cartes, photos de famille, paillettes, peintures dorées ou argentées, rubans… Chacun rivalise d’imagination. Et pas question de réaliser deux fois la même. Les boutiques et les rues se pomponnent peu à peu. Noël est avant tout la fête de la lumière. Les guirlandes scintillent, les bougies brûlent sur les tables, des petites lumières et des lutins apparaissent aux fenêtres des maisons… L’atmosphère devient plus chaleureuse. Les Danois ont un mot spécifique pour qualifier cette période de l’année : « hyggeligt », intraduisible en français : une sensation de bien-être, de douceur et de convivialité.
C’est le moment de se rendre à Tivoli. Ouvert en 1843, Tivoli est l’un des plus anciens parcs d’attractions au monde. Les manèges côtoient de superbes jardins, les spectacles de marionnettes voisinent avec les machines à sous dans une ambiance guillerette et bon enfant. En décembre, Tivoli déploie les grands moyens : plus de 1 200 sapins, une patinoire, un marché de Noël avec une soixantaine de stands. On s’y rend à la nuit tombée, lorsque les 110 000 ampoules qui décorent le parc scintillent, que les lampes vénitiennes suspendues aux arbres rendent l’ambiance feutrée. Les odeurs de cannelle, de cardamome, de clous de girofle flottent jusqu’aux narines. Biscuits de Noël, pâtisseries, beignets, sur les étals des cabanes en bois, on ne sait que choisir. On se réchauffe en dégustant un « glögg », vin chaud épicé aux fruits secs que les Scandinaves boivent tout l’hiver.
Près de Tivoli, le Stroget et toutes ses boutiques sont en pleine effervescence. Cette rue piétonne emblématique de Copenhague, bordée de maisons du xviiie, traverse la ville. à quelques minutes se trouve Nyhavn, l’un des quartiers les plus animés de la capitale. De part et d’autre d’un canal, des bateaux et des maisons anciennes aux façades multicolores se font face. L’endroit est idéal pour faire une pause autour d’une bière de Noël et de quelques « smorrebrod », ces tartines de pain (blanc, noir ou seigle) garnies de crevettes, harengs marinés, saumon ou anguille fumée.
Non loin de là, la mythique Petite Sirène (Den Lillen Havfrue) veille sur l’entrée du port depuis près d’un siècle. Assise sur son rocher de granit, la statue de bronze ne mesure pas plus d’un mètre de haut. Inspirée par le conte d’Andersen, elle fut offerte à la ville en 1913 par le fils du fondateur des brasseries Carlsberg. Victime de son succès, la Petite Sirène a subi quelques agressions au cours de sa vie. Volée, taguée, elle fut même décapitée, mais elle est toujours là, la tête sur les épaules et le regard vers le large.